les Ligures étaient selon Caton : « rudes, dont la pensée et le rêve se bornaient chez eux à l'espérance et à la joie du pain quotidien».
«Ils animaient par des Esprits ou des Génies les formes de la nature qui les entourait, sources et lacs, fleuves et montagnes, et la carte physique des pays Ligures était à l'image de leur panthéon. » L'on a conservé d'eux des noms géographiques (toponymes).
Les Grecs nommaient Λιγυες Ligues ou Lygies ( « haut perché » ) les Ligures qu’ils rencontrèrent lors de leur établissement en basse vallée du Rhône.
C’est cette langue qu’avec le grec et le latin, a servi à former ce qu’on a
nommé plus tard la LANGUE D'OC.
Le nom ligure le plus digne d’être signalé, c’est celui qui concerne le roi de
nos montagnes, la cime orgueilleuse que nos paysans ont de tout temps
vénérée presque à l’égal d’un dieu : le MEZENC.
Mézenc est un nom ligure. C’est le nom d’un roi ligure dont les Romains
avaient censuré le souvenir. VIRGILE a conservé sa mémoire dans l’ENEÏDE. Il
en fait un prince d’Etrurie allié de Turnus. Banni par ses sujets, il est mis à
mort par Enié.
LES VESTIGES
Les Ligures sont des artisans tenaces de ces dolmens géants
qui font encore l’admiration de tous. Ils ont érigé les menhirs, édifié les
tumulus, aligné les cromlechs et les allées couvertes, bâti les CHIBOTTES dont la
vallée du Puy conserve encore tant de vestiges.
Si le Velay ne possède pas ou presque pas de dolmens, il nous présente par
contre un nombre innombrable de menhirs.
On sait quelle est la différence entre le menhir et le dolmen. Le premier est
formé d’une grande pierre, profondément fichée dans le sol. Le second est
constitué par plusieurs quartiers de roc, dont l’un est posé comme un
couvercle au dessus de la petite chambre .
LES CHEMINS
Pour faire
communiquer entre eux leurs oppida
ou castella, leurs lieux de marchés,
leurs sanctuaires, leurs bourgs, les
Ligures du Velay avaient créé sinon
des routes, du moins des pistes. Ces
pistes n’étaient point pavées. Tant
que les Phocéens ne vinrent les rendre
praticables, elles restèrent un peu
primitives et manquèrent de
confortable. Elles n’en rendirent pas
moins de réels services et quelques
unes sont encore utilisées dans nos montagnes, la Draïo par exemple.
une chibotte

cliché:artethistoire
Comme carrefours de pistes antiques nous citerons surtout la
Fontaine Parlante de la Bourboute, au Meygal. De là partaient cinq routes
primitives :
- La 1re allait sur la vallée du Puy par le col de Boussoulet et le canton de St
Julien.
- La 2e, sur Yssingeaux par le col de Raffy et Queyrières.
- la 3e, sur le Mézenc par Montvert, le Single, le Cros de Monroy, la Rochette et St Front.
- la 4e, SUR ST AgGREVE par FOUMOURETTE.
- la 5e sur Tence par Recharrringes, les Torts, Barry, Bonnos et St Jeures.
De toutes ces pistes anciennes, trois ont survécu jusqu’à notre époque : ce
sont: 1) la Draïo du Mézenc, elle arrive du Vivarais, au pied du Mézenc, passe sur le flanc de
l’Alambre où l’on voit comme une chibotte effondrée, effleure des ruines imposantes jonchant le sol à
l’orée d’un bois de fayards, entre l’Alambre et le suc d’Aiglet, près de
Maisonneuve, laisse à gauche la croix de la Plonge, atteint la côte 1378, le
suc d’Aiglet, la ferme de la Peyre et la Coufours, Chaudeyrac et la lac de St
Front, la Rochette, Sioulac, le Cros de Monroy, le Single, Monvert et la
Fontaine Parlante.
2) la Vio Marchadeyro et 3) la Vio Cayreso.
Ces quelques notes sont empruntées à l’ouvrage publié en 1923 par M.
Albert Boudon Lashermes, docteur en droit, et, intitulé : “Le Vieux Puy –
Les Origines de la Cité d’Anis” (des origines à la Conquête Romaine.)